Installer des panneaux solaires sur son toit pour produire sa propre électricité, le tout financé par un prêt à taux zéro de l’État : le rêve de nombreux particuliers engagés dans la transition énergétique.
Mais qu’en est-il vraiment de l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) en 2025, notamment pour un projet photovoltaïque en autoconsommation ?
Dans cet article, on fait le point complet, références officielles à l’appui, sur ce dispositif public et son usage (ou non) pour financer du solaire résidentiel.
Qu’est-ce que l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ)
L’éco-prêt à taux zéro, créé par l’État dans l’arrêté du 30 mars 2009, est un prêt bancaire sans intérêts, dont les intérêts sont pris en charge par l’État, pour financer des travaux d’amélioration de la performance énergétique d’un logement. Autrement dit, vous empruntez auprès d’une banque, vous remboursez le capital, mais vous ne payez pas d’intérêts, l’État compense la banque via un crédit d’impôt pour qu’elle vous prête à 0 %.
L’objectif derrière est d’inciter les propriétaires à réaliser des rénovations énergétiques (isolation, chauffage performant, énergies renouvelables…) en levant le frein du coût du financement.
Quels changements en 2025 ?
Le dispositif a récemment évolué. Initialement prolongé par à-coups, il a été confirmé jusqu’au 31 décembre 2027 par la loi de finances pour 2024.
Surtout, depuis le 1er avril 2024, ses conditions ont été améliorées. Un décret du 31 mars 2024 a acté une revalorisation des plafonds de financement de l’éco-PTZ. En particulier :
- Plafond porté à 50 000 € (au lieu de 30 000 €) lorsque l’éco-PTZ est couplé à la prime rénov “MaPrimeRénov” : désormais, tous les ménages peuvent financer leur reste à charge via un éco-PTZ simplifié, jusqu’à 50 000 €, dans le cadre d’un parcours de rénovation accompagné par MaPrimeRénov’. Concrètement, si vos travaux sont éligibles à MaPrimeRénov’, la banque peut vous prêter à taux zéro le montant qui reste après déduction de la prime, et ce jusqu’à 50 k€.
- Ouverture aux tiers-financeurs : le Gouvernement a élargi la distribution de l’éco-PTZ aux sociétés de tiers-financement régionales ou locales. En clair, certaines collectivités ou entreprises publiques locales peuvent proposer ce prêt, en plus des banques, afin de faciliter le montage financier des rénovations énergétiques sur leur territoire.
L’éco-PTZ est donc un outil financier incontournable pour la rénovation énergétique, mais reste à voir comment il s’applique (ou pas) aux projets solaires en 2025…
Travaux éligibles : l’éco-PTZ peut-il financer tous les travaux ?

Entrons dans le vif du sujet : quels types de travaux dans le logement peuvent être financés avec un éco-PTZ ? La réglementation définit précisément les catégories de travaux éligibles. En 2025, il existe 3 catégories éligibles à l’éco-PTZ :
- La rénovation par gestes (ponctuelle) : Réaliser au moins une action de travaux parmi une liste prédéfinie visant à améliorer la performance énergétique du logement.
- La rénovation globale – Réaliser un ensemble de travaux permettant d’atteindre une performance énergétique minimale du logement (avec audit énergétique préalable et objectifs de résultat).
- La réhabilitation d’un assainissement non collectif – Mettre aux normes une installation d’assainissement individuelle n’utilisant pas d’énergie (hors de notre propos solaire).
En métropole, il existe 7 travaux “par gestes” éligibles à l’éco-PTZ. Les voici, tels que listés officiellement :
- Isolation thermique de la toiture (combles ou toit terrasse).
- Isolation des murs extérieurs.
- Remplacement de fenêtres simples vitrage par du double vitrage, et éventuellement des portes donnant sur l’extérieur.
- Isolation des planchers bas (plancher sur sous-sol, vide sanitaire ou passage ouvert).
- Installation ou remplacement d’un système de chauffage ou d’une production d’eau chaude sanitaire (plus performant).
- Installation d’un système de chauffage utilisant une source d’énergie renouvelable.
- Installation d’un système de production d’eau chaude sanitaire utilisant une source d’énergie renouvelable.
Comme vous pouvez le lire, la production d’électricité n’apparaît pas dans cette liste. Les deux dernières catégories intègrent bien les énergies renouvelables, mais uniquement au service du chauffage ou de l’eau chaude du logement (par exemple l’installation d’une chaudière biomasse, d’une pompe à chaleur, d’un chauffe-eau solaire thermique…).
Qu’en est-il des panneaux photovoltaïques ?
Malheureusement, ils ne font pas partie des travaux éligibles à l’éco-PTZ en tant que tels. Installer des panneaux photovoltaïques (qui produisent de l’électricité) ne permet pas, à elle seule, d’obtenir un éco-prêt à taux zéro.
Ce n’est pas une omission, c’est volontaire. Le dispositif éco-PTZ a été conçu pour améliorer la performance énergétique du bâtiment (isolation, efficacité des systèmes) et réduire les consommations de chauffage/ECS, pas pour financer des moyens de production d’électricité renouvelable qui ne font pas partie de ces usages.
D’ailleurs, même dans le cadre d’une rénovation globale, les critères de résultat portent sur la consommation d’énergie primaire du logement (chauffage, refroidissement, eau chaude) – la production d’électricité solaire n’entre pas en ligne de compte dans le calcul.
👉 En clair : vous ne pouvez pas souscrire un éco-PTZ juste pour installer des panneaux photovoltaïques en autoconsommation.
Si vous déposez un dossier ne comportant que cette action, il sera refusé, car non éligible. C’est une différence majeure avec d’autres aides comme le crédit d’impôt transition énergétique (disparu) ou MaPrimeRénov’ : de toute façon, MaPrimeRénov’ non plus ne subventionne pas le photovoltaïque pur. Seuls les panneaux solaires thermiques (production d’eau chaude) sont pris en compte, puisqu’ils s’intègrent dans la catégorie des équipements de production d’eau chaude renouvelable.
Seuls les panneaux solaires thermiques et les panneaux hybrides sont éligibles à l’éco-PTZ, dans la mesure où ils permettent de produire de la chaleur (eau chaude sanitaire ou chauffage) à partir de l’énergie solaire. C’est cet usage thermique, et lui seul, qui entre dans le champ des travaux finançables par le dispositif.
🔎 Bon à savoir : si vous cherchez à financer spécifiquement vos panneaux photovoltaïques, d’autres aides existent. On vous détaille tout dans notre article complet sur les aides pour l’autoconsommation solaire en 2025.
Pourquoi les panneaux photovoltaïques ne sont pas éligibles ?
L’idée sous-jacente de l’éco-PTZ (et de la politique publique en général) est de « d’abord réduire les besoins, ensuite produire ». Isoler une passoire thermique ou installer une pompe à chaleur efficace a un impact direct sur la baisse des consommations d’énergie et des émissions.
Les panneaux photovoltaïques n’améliorent pas l’isolation ou le rendement du logement lui-même.
On privilégie donc les travaux qui améliorent l’enveloppe ou les systèmes thermiques du bâti.
Conditions d’éligibilité et démarches pour obtenir un éco-PTZ en 2025

Intéressons-nous maintenant aux conditions pour en bénéficier et aux étapes à suivre. Même si vous envisagez un projet solaire, il est utile de connaître ces modalités, surtout si vous envisagez de combiner votre installation solaire avec d’autres travaux éligibles.
Qui peut bénéficier d’un éco-PTZ ?
- L’éco-PTZ s’adresse aux propriétaires d’un logement, qu’ils soient occupants ou bailleurs (propriétaire qui loue).
Le logement en question doit être occupé à titre de résidence principale, soit par vous-même, soit par votre locataire, soit même par un proche gratuitement.
On ne peut pas contracter un éco-PTZ pour rénover sa résidence secondaire ou sa maison de vacances (ni pour un local professionnel). Et si vous êtes bailleur, vous devrez vous engager à ce que le logement soit loué en résidence principale dans les 6 mois après la fin des travaux.
- Le logement doit être « ancien », c’est-à-dire achevé depuis plus de 2 ans à la date de début des travaux.
Impossible donc d’envisager un éco-PTZ pour équiper une maison neuve, par exemple.
- Aucune condition de ressources n’est exigée pour obtenir un éco-PTZ.
Contrairement à d’autres aides publiques, il n’y a pas de plafond de revenus ou de profil social particulier à avoir. Tous les propriétaires, quels que soient leurs revenus, peuvent théoriquement y prétendre.
« Théoriquement », car en pratique la banque vérifiera votre solvabilité – elle peut refuser de vous prêter si vous présentez un risque de non-remboursement. L’État prend en charge les intérêts, certes, mais ce n’est pas lui qui prête directement : l’établissement bancaire reste seul juge pour accorder le prêt, en examinant votre taux d’endettement, vos garanties, etc… Il faut donc avoir un dossier bancaire à peu près sain.
⚠️ Vous voulez cumuler éco-PTZ et MaPrimeRénov’ ? Dans ce cas, le critère de revenus concerne seulement MaPrimeRénov’, pas l’éco-PTZ. Celle-ci est soumise à des plafonds de revenus. Ce sont les barèmes ANAH (Bleu, Jaune, Violet, Rose). Plus votre revenu fiscal est élevé, plus l’aide diminue (et pour certaines catégories, elle disparaît sur certains travaux). Dans ce cas l’éco-PTZ sert à financer le reste à charge après MaPrimeRénov’, mais uniquement si vous avez déjà obtenu une décision favorable de l’ANAH pour MaPrimeRénov’.
Les copropriétés (syndicats de copropriétaires) peuvent aussi bénéficier d’une variante appelée éco-PTZ copro pour financer des travaux sur les parties communes. Chaque copropriétaire peut y participer ou non, et éventuellement compléter avec un éco-PTZ individuel pour sa partie privative. Nous n’approfondirons pas ce cas ici, mais sachez que ça existe si votre projet solaire concerne un immeuble en copropriété.
En résumé, pour un particulier propriétaire qui veut utiliser l’éco-PTZ en 2025 : assurez-vous que le logement a plus de deux ans, qu’il est (ou sera après travaux) votre résidence principale (ou celle de votre locataire), et que vous êtes disposé à emprunter et rembourser un prêt (donc avec une situation financière compatible).
Ah, et point crucial : vous devrez faire réaliser les travaux par des professionnels qualifiés RGE (“Reconnus garants de l’environnement”). C’est non négociable pour obtenir le prêt. L’entreprise RGE fournira d’ailleurs des formulaires et attestations à joindre au dossier.
Montants et plafonds : combien pouvez-vous emprunter ?
Le montant de l’éco-PTZ dépend du nombre et du type de travaux entrepris. Il existe plusieurs paliers de financement, avec un plafond maximal de 50 000 € dans certains cas en 2025. Voici les principaux plafonds d’emprunt à connaître :
7 000 € maximum
Si vos travaux se limitent au remplacement de fenêtres ou portes-fenêtres. Ce montant réduit s’explique parce que changer des fenêtres coûte moins cher que, par exemple, isoler une toiture complète – le plafond est ajusté en conséquence.
15 000 € maximum
Pour une seule action de travaux parmi la liste éligible (sauf les fenêtres qui restent plafonnées à 7 000 €). Par exemple, installer une pompe à chaleur seule, ou isoler uniquement les combles, permettrait d’emprunter jusqu’à 15k€.
25 000 € maximum
Pour 2 actions de travaux éligibles. Par exemple, isoler les murs et le toit, ou changer le chauffage et le chauffe-eau simultanément, vous donne droit à ce palier supérieur.
30 000 € maximum
Si vous réalisez 3 actions de travaux ou plus et si les travaux permettent d’atteindre au moins une performance minimale sans forcément cumuler 3 gestes.
50 000 € maximum
Dans deux cas de figure bien précis : rénovation énergétique globale ou projet couplé à MaPrimeRénov’ Ce plafond suppose soit que vos travaux permettent d’obtenir au moins 35 % d’économies d’énergie et de faire sortir le logement du statut de “passoire énergétique” (logement classé F ou G réduit à E ou mieux), soit que vous ayez monté un dossier MaPrimeRénov’ en parallèle.
C’est le plafond pour les rénovations très performantes ou bien coordonnées avec les aides de l’ANAH. Il est pensé pour financer de gros bouquets de travaux (par exemple isolation + chauffage + ventilation), ou couvrir le reste à charge de travaux subventionnés.
🔎 À noter : un autre cas spécifique existe pour les logements non raccordés au tout-à-l’égout. L’éco-PTZ peut financer jusqu’à 10 000 € pour la réhabilitation d’un système d’assainissement non collectif, à condition qu’il ne consomme pas d’énergie.
Peut-on cumuler plusieurs éco-PTZ ?
Ces montants ne sont pas cumulables à l’infini. Si, par exemple, vous empruntez 10 000 € pour une première phase de travaux, puis que vous voulez refaire un emprunt éco-PTZ plus tard, c’est possible (éco-PTZ complémentaire), mais il y a des limites.
Le total de vos deux prêts ne doit pas dépasser les plafonds ci-dessus (30k ou 50k selon le cas), et la seconde demande doit survenir dans les 5 ans suivant le premier éco-PTZ. Ce mécanisme vous permet d’étaler des rénovations en plusieurs étapes, ce qui peut être utile pour des gros projets. Mais attention, vous ne pourrez pas reprendre un second prêt par la suite, si vous avez déjà atteint le plafond au premier prêt.
Quels sont les délais de remboursements de l’éco-PTZ ?
Côté durée de remboursement, l’éco-PTZ offre une certaine flexibilité. Par défaut, vous remboursez sur 15 ans maximum (180 mois). Pour les montants modestes, vous pouvez même raccourcir jusqu’à 3 ans minimum si vous le souhaitez. Et dans les cas de rénovation globale très performante ou de prêt couplé à MaPrimeRénov’, la durée peut être étendue jusqu’à 20 ans, pour alléger les mensualités malgré le montant plus élevé emprunté.
Conclusion
L’éco-prêt à taux zéro est un très bon levier pour financer une rénovation énergétique et réaliser des travaux sans plomber sa trésorerie. Son avantage est simple : un prêt jusqu’à 50 000 €, sans intérêts, remboursable sur 15 à 20 ans. Rien que ça, c’est positif dans le monde du crédit.
Mais attention : le dispositif est encadré. L’éco-PTZ est ciblé et exigeant et finance uniquement les travaux qui améliorent la performance énergétique du logement. Il y a des cases à cocher, des artisans RGE à sélectionner et un parcours à respecter pour qu’il puisse être débloqué.
Si vous êtes dans une optique d’autoconsommation solaire, l’éco-PTZ ne couvrira pas vos panneaux, mais il peut alléger la facture sur d’autres postes (isolation, chauffe-eau solaire…) et vous aider à construire un habitat plus sobre, plus confortable, et mieux préparé pour accueillir le photovoltaïque.
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