CEE 2026 : explications et conséquences pour les particuliers

CEE 2026 : gros changements à venir pour vos travaux énergétiques

La nouvelle feuille de route des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) pour 2026 est enfin connue. Un décret publié le mardi 4 novembre 2025 a fixé les règles de la 6ᵉ période du dispositif, avec une hausse des obligations d’économies d’énergie de +27 %.

Concrètement, c’est une enveloppe financière privée en forte augmentation (plus de 8 milliards d’euros en 2026) dédiée aux primes énergie pour la rénovation des logements.

Qu’est-ce que ça veux dire pour vous ? Et bien des primes énergies plus généreuses, des travaux prioritaires mieux subventionnés, mais aussi un léger impact sur votre facture d’énergie : on vous explique tout.

Qu’est-ce que le dispositif des CEE ?

Le dispositif créé par la loi POPE de 2005, repose sur le principe du « pollueur-payeur ». Les fournisseurs d’énergie (électricité, gaz, carburants, fioul, etc.), qu’on appelle des « obligés », sont tenus de financer des actions d’économies d’énergie auprès des consommateurs.

Qu’est ce que la Loi POPE 2005 ?

La loi POPE (Programmation fixant les Orientations de la Politique Énergétique), adoptée en juillet 2005, pose les bases de la politique énergétique française actuelle. Elle fixe quatre objectifs : maîtriser la demande d’énergie, diversifier les sources, développer les renouvelables et lutter contre l’effet de serre.

C’est cette loi qui crée officiellement le dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) : un mécanisme obligeant les fournisseurs d’énergie à financer des économies d’énergie chez les consommateurs.

Ces certificats prennent donc la forme de primes versées aux particuliers (ou aux entreprises et collectivités) qui réalisent des travaux de rénovation énergétique : isolation, remplacement d’une vieille chaudière par une pompe à chaleur, etc. En échange, le fournisseur obtient des certificats justifiant qu’une certaine quantité d’énergie a été économisée grâce à ces travaux.

Chaque fin de période, les fournisseurs doivent accumuler un nombre suffisant de certificats pour atteindre l’objectif fixé par l’État, sinon ils s’exposent à de lourdes pénalités. Ce mécanisme incitatif, financé par les acteurs privés de l’énergie, est dit « extra-budgétaire » : il mobilise de l’argent privé (via une fraction du tarif de nos énergies) plutôt que le budget de l’État. En 2025, plus d’un million de projets ont ainsi été financés via les primes CEE.

Pour le particulier, ce dispositif permet donc concrètement d’obtenir une Prime Énergie pour aider à payer ses travaux de rénovation, en complément d’autres aides publiques comme MaPrimeRénov’.

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Période 6 des CEE (2026-2030) : +27 % d’obligations pour accélérer la transition

En 2026, le budget annuel alloué aux primes CEE augmente fortement (+27 %), atteignant plus de 8 milliards d’euros pour financer la transition écologique. La 6ᵉ période du dispositif CEE s’étendra du 1ᵉʳ janvier 2026 au 31 décembre 2030, soit 5 ans au lieu de 4 pour donner davantage de visibilité à la filière.

Après plus de deux ans de concertation, le décret tant attendu est paru au Journal officiel le 4 novembre 2025. Il fixe les nouvelles obligations annuelles d’économies d’énergie imposées aux vendeurs d’énergie sur 2026-2030, et le moins que l’on puisse dire est qu’elles sont ambitieuses !

+27 % : c’est l’augmentation du volume d’économies d’énergie à réaliser chaque année par rapport à la période précédente.

Concrètement, l’objectif passe d’environ 825 à 1050 TWh cumac par an. Sur les cinq années de la période 6, cela représente 5 250 TWh cumac à économiser au total, un volume colossal.

Le kWh « cumac », c’est quoi ?

Le kWh cumac est l’unité utilisée pour mesurer les économies d’énergie dans le dispositif des CEE. Il combine deux notions :

CUM pour cumulé : on additionne toutes les économies d’énergie qu’un équipement va réaliser sur toute sa durée de vie.
AC pour actualisé : on applique un léger coefficient pour tenir compte du fait qu’une économie réalisée aujourd’hui « vaut » plus qu’une économie future.

Résultat : le kWh cumac mesure l’efficacité énergétique totale d’un geste (isolation, pompe à chaleur, etc.) sur le long terme. Plus un projet génère de kWh cumac, plus il rapporte de CEE délivrés… et plus la prime CEE est élevée.

Exemple chiffré : Prenons un isolation des combles dans une maison individuelle.

  • Hypothèse : La maison perd beaucoup de chaleur par le toit.
  • Après isolation, elle économise 2 500 kWh de chauffage par an.
  • La durée de vie conventionnelle de l’isolation (selon les fiches CEE) est de 30 ans.
  • Le coefficient d’actualisation (AC) appliqué dans les CEE est 0,8 environ (valeur théorique simplifiée).
  • Calcul du kWh cumac
  • Économies annuelles : 2 500 kWh / an
  • Durée de vie : 30 ans
  • Actualisation : coefficient 0,8
  • 2 500 × 30 × 0,8 = 60 000 kWh cumac

Ces travaux « rapportent » 60 000 kWh cumac au fournisseur d’énergie. Plus ce chiffre est élevé, plus le geste est rentable énergétiquement… …et plus la prime CEE versée au particulier est importante.

Financièrement parlant, les obligés vont donc devoir mettre la main à la poche. L’enveloppe annuelle consacrée aux primes dépassera 8 milliards d’euros en 2026, contre environ 6 milliards en 2025.

Une hausse du budget qui est donc là pour compenser en partie la baisse des financements publics prévus sur d’autres aides comme MaPrimeRénov’. Ce sont donc davantage de moyens financiers privés qui seront mobilisés pour la transition énergétique des logements, mais aussi pour d’autres secteurs (industrie, transports, agriculture…).

Le gouvernement a orienté une partie de cet effort vers les publics les plus fragiles. Un quart de l’obligation CEE (280 TWh/an) devra bénéficier aux ménages en situation de précarité énergétique (revenus très modestes). Cela veut donc dire qu’une part significative des primes financera les travaux chez les ménages modestes (par exemple via des bonus majorés pour leurs rénovations).

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Le décret P6 affiche aussi des objectifs qualitatifs afin d’améliorer le dispositif :

  • Accélérer la transition écologique en amplifiant les économies d’énergie réalisées grâce aux travaux financés ;
  • Renforcer la lutte contre la fraude aux certificats et aux primes énergie ;
  • Améliorer l’efficience du dispositif (simplifier et raccourcir les procédures, mieux contrôler la qualité) ;
  • Soutenir davantage les ménages très modestes, dans la continuité de la période précédente.

Pour les atteindre, le ministère de l’Économie prévoit par exemple de doubler le nombre d’agents de contrôle dédiés aux certificats (passage de 25 à 54 équivalents temps plein) pour traquer les fraudes et abus.

Le cadrage général est donc posé pour 2026-2030. Il reste toutefois à préciser certaines modalités pratiques (par exemple les opérations « Coup de pouce » bonifiées, les fiches techniques éligibles, etc.), qui feront l’objet d’arrêtés à venir d’ici fin 2025.

Primes énergie 2026 : des montants boostés pour vos travaux de rénovation

Primes-energie-2026

Du point de vue des particuliers, l’augmentation des obligations CEE est plutôt une bonne nouvelle. Car si les fournisseurs d’énergie sont contraints de réaliser 27 % d’économies en plus, ils auront intérêt à financer davantage de travaux générant des certificats (via les primes versées aux particuliers) pour atteindre leurs objectifs.

On peut donc s’attendre à ce qu’en 2026, les travaux de rénovation les plus efficaces bénéficient de primes énergie renforcées. Donc plus vos travaux économisent d’énergie, plus la prime offerte sera élevée.

Quelques exemples de travaux fortement encouragés en 2026 :

  • Rénovation globale d’une maison (combiner isolation, chauffage, ventilation…) : c’est le type de projet parfait, maximisant à la fois les économies d’énergie et le « rendement » des Certificats d’Économies d’Énergie. Réaliser un nombre de travaux important donnera donc droit à une prime conséquente.
  • Remplacement d’une chaudière fioul ou gaz par une pompe à chaleur : ce changement réduit la consommation d’énergie et les émissions. Les primes pour l’installation d’une pompe à chaleur (PAC) seront très attractives, surtout si l’appareil est bien dimensionné et remplace un ancien chauffage fossile.
  • Isolation des combles, murs ou planchers : l’isolation thermique reste une mine d’économie majeure. En 2026, isoler au-delà du minimum (avec une épaisseur/qualité d’isolant élevée) permettra d’obtenir une prime plus élevée, car les économies réalisées seront pérennes.
  • Systèmes de régulation et pilotage du chauffage : par exemple, installer un thermostat programmable, des robinets thermostatiques, ou un équilibrage du circuit de chauffage. Ce sont des gestes peu coûteux en travaux mais qui apportent des gains d’énergie concrets, surtout s’ils accompagnent une nouvelle chaudière ou pompe à chaleur.

À l’inverse, les « petits gestes » isolés (par exemple changer une seule fenêtre ou un petit appareil) rapporteront moins de certificats qu’un projet de rénovation complet. Ils restent éligibles, mais la prime sera moins avantageuse comparée à un bouquet de travaux efficace regroupant plusieurs améliorations.

Il peut donc être judicieux de profiter de 2026 pour viser une rénovation plus ambitieuse de votre logement, de façon à cumuler les aides et maximiser vos économies d’énergie sur le long terme.

Un autre point à retenir : la qualité du dossier de prime aura toujours un impact sur le montant versé et les délais. Il faudra soigner vos démarches : bien choisir un artisan reconnu RGE, disposer d’un devis détaillé mentionnant les caractéristiques techniques des équipements, et fournir toutes les pièces justificatives (factures, attestations, photos avant/après…).

Des dossiers complets et conformes permettront des paiements de prime plus fluides et sans mauvaise surprise (pas de réduction ou refus après contrôle). Les obligés renforcent les contrôles qualité, donc mieux vaudra être rigoureux dans vos documents. Vous pouvez vous faire accompagner pour cela, chez Libow nous nous occupons de monter votre dossier pour vous !

Bon à savoir : si vous envisagez des travaux fin 2025, faites attention au calendrier. Un projet dont le devis est signé en 2025, mais dont la délivrance du certificat (validation finale) intervient en 2026 basculera automatiquement sous les nouvelles règles de 2026.

Autrement dit, votre prime sera calculée selon le cadre P6. Veillez donc à bien coordonner les dates de devis, de réalisation des travaux et de dépôt du dossier des certificats pour éviter toute mauvaise surprise liée au changement de période.

Quel impact sur votre facture d’énergie ?

Facture d'électricite CEE

Maintenant, on peut légitimement se demander si cette hausse des obligations va se ressentir sur le prix de l’énergie pour les consommateurs.

Rappelons-le, les primes CEE sont financées par les fournisseurs d’énergie… mais évidemment, vous vous doutez qu’ils ne sortent pas cet argent de leur poche : ils le répercutent légèrement dans le prix de l’électricité, du gaz ou du carburant.

Actuellement, le niveau d’obligation CEE contribue à hauteur d’environ 4 à 5 centimes par litre de carburant, et de quelques euros par mégawattheure sur les factures d’énergie des ménages. Ce surcoût reste relatif (quelques pourcents de la facture énergétique tout au plus), mais il existe bel et bien.

Avec +27 % d’obligation en 2026, va-t-on voir une augmentation sensible des factures d’électricité ou d’essence ? D’après le gouvernement, l’impact devrait être marginal.

Certes, les fournisseurs devront dépenser plus en primes, mais le marché des CEE va s’adapter : de nouvelles sources d’économies d’énergie seront disponibles (nouvelles opérations éligibles, etc.), ce qui augmentera l’offre de certificats et pourrait contenir le prix unitaire de celui-ci.

Le ministère de l’Économie (Bercy) assure ainsi qu’il restera « très vigilant » sur les éventuels effets sur les tarifs, et anticipe un impact limité sur la facture des ménages.

Les pouvoirs publics ont aussi fait le choix d’une hausse raisonnable des obligations (27 % et non un doublement, par exemple) justement pour ne pas trop alourdir la note finale pour les consommateurs. « Les CEE pèsent sur le pouvoir d’achat, Bercy l’a bien compris », souligne Nicolas Moulin, un spécialiste du secteur, pour expliquer pourquoi l’État n’a pas fixé un objectif encore plus haut.

En supprimant certaines opérations peu efficaces du dispositif et en recentrant les financements sur les travaux vraiment économes en énergie, le gouvernement espère que chaque euro prélevé sur nos factures sera utilisé de la manière la plus efficiente possible.

Si on résume tout ça : la hausse des CEE en 2026 ne devrait pas entraîner une explosion de votre facture d’électricité ou de gaz. Son effet sera, au pire, de quelques euros supplémentaires par an et par foyer, un effort modéré, réparti sur l’ensemble des consommateurs.

Cet effort collectif doit permettre à plus de ménages de réaliser des économies d’énergie (grâce aux primes financées), ce qui à terme bénéficie aussi au pouvoir d’achat (logements mieux isolés, factures énergétiques réduites) et à la planète.

L’État mise donc sur ces certificats pour accélérer la transition écologique tout en préservant autant que possible le budget des particuliers, grâce à un suivi attentif du dispositif en 2026 et au-delà.

La période 2026 des CEE s’annonce donc comme un sérieux coup de pouce pour la rénovation énergétique des maisons individuelles. Davantage de projets pourront être financés ou bonifiés, en particulier les plus performants, ce qui est une excellente opportunité pour les particuliers souhaitant entreprendre des travaux (isolation, chauffage renouvelable, etc.).

Le tout avec un impact maîtrisé sur la facture d’énergie, afin que la transition profite à tous sans pénaliser le pouvoir d’achat.

2026 sera donc une année charnière pour booster vos économies d’énergie, grâce à ce mécanisme des CEE renouvelé et renforcé !

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