Depuis mars 2025, le monde du photovoltaïque a pris un sérieux virage. Entre la chute brutale du tarif de rachat du surplus de l’énergie à 0,04 €/kWh, sans oublier la baisse de la prime à l’investissement, l’autoconsommation n’est plus un simple atout, mais une nécessité pour espérer rentabiliser son installation solaire.
Dans ce contexte, la batterie virtuelle se présente comme une alternative aux batteries physiques : pas de gros investissement, pas de maintenance, et une promesse simple — maximiser la part de votre production solaire consommée par vous-même.
Cette solution qui prend de l’ampleur séduit aujourd’hui aussi bien les particuliers que les entreprises, attirés par ses avantages économiques, sa simplicité et sa flexibilité.
Dans cet article, on fait le point : fonctionnement, avantages, limites, et surtout un comparatif des principales offres de batteries virtuelles en 2025, avec un focus sur Urban Solar Energy, MyLight Systems et JPME.
Qu’est-ce qu’une batterie virtuelle ?
Une batterie virtuelle solaire est un service proposé par certains fournisseurs d’énergie alternatifs, qui permet de stocker de façon dématérialisée le surplus d’électricité que vos panneaux photovoltaïques produisent et que vous n’utilisez pas sur le moment.
Autrement dit, c’est un système de crédit d’énergie : chaque kilowattheure (kWh) excédentaire injecté sur le réseau vous donne droit à un kWh que vous pourrez consommer plus tard, lorsque vos panneaux ne produisent pas ou plus assez d’électricité (par exemple la nuit ou par faible ensoleillement).
Contrairement à une batterie physique installée chez vous, il n’y a aucun équipement de stockage à acheter ou à installer dans votre maison, si ce n’est quelques équipements obligatoires (on le verra plus tard avec MyLight Systems).
C’est le réseau public de distribution de l’électricité (Enedis) qui sert de support de stockage virtuel. Votre compteur communicant (Linky) mesure l’énergie injectée et soutirée, et le fournisseur gère un compte kWh virtuel.
Pour bien visualiser, on peut dire que la batterie virtuelle fonctionne un peu comme le report de minutes non utilisées sur un forfait mobile : le surplus injecté devient un “avoir d’électricité”. Par exemple, si vous injectez 30 kWh de surplus dans la journée, vous obtenez virtuellement 30 kWh en stock.
Plus tard, quand votre installation ne produit plus assez, ces 30 kWh vous sont « restitués » pour alimenter votre maison. Bien sûr, en réalité, l’électricité que vous récupérez n’est pas la même conservée plus tôt – elle provient du réseau, mais le fournisseur s’arrange pour vous la fournir sans vous la facturer (ou à coût réduit), en échange de ce que vous lui avez apporté en journée.
Comment ça fonctionne techniquement et commercialement ?
La partie technique : le réseau comme tampon d’énergie
Techniquement, la batterie virtuelle s’appuie sur le compteur Linky et le réseau électrique, rien de plus. Lorsque vos panneaux produisent plus que votre consommation instantanée, le surplus est injecté sur le réseau (c’est automatique dès qu’il y a excédent, grâce à l’onduleur et au compteur communicant).
L’avantage de la batterie virtuelle, c’est qu’au lieu d’être considéré comme « vendu » ou injecté gratuitement, ce surplus est comptabilisé en crédit par votre fournisseur.
Chaque kWh injecté vous crédite d’un kWh “virtuel”. Plus tard, lorsque votre production solaire est insuffisante pour couvrir votre consommation (la nuit, par mauvais temps…), le fournisseur vous restitue les kWh que vous aviez en crédit, pour répondre à votre consommation. Tout se fait automatiquement via le Linky, sans intervention manuelle.

Rien n’est physiquement stocké à votre nom sur le réseau – il ne s’agit pas d’une batterie géante où serait mise de côté votre électricité. Votre surplus d’énergie est injecté et sert immédiatement à d’autres usagers à proximité. En échange, le fournisseur s’engage à vous fournir l’énergie équivalente plus tard.
Chaque mois (ou chaque année selon les offres), le fournisseur fait les comptes : il mesure combien de kWh vous avez injecté et combien vous en avez retiré.
- Si vous avez injecté plus d’énergie que soutiré, vous conservez un crédit (parfois illimité dans le temps, parfois avec une limite de durée selon le fournisseur).
- Si vous avez soutiré plus que ce que vous aviez en stock virtuel, la différence vous sera facturée comme de l’électricité normale. Ce décompte automatisé se fait généralement à partir des relevés du compteur Linky transmis à votre fournisseur.
Les contraintes commerciales de la Batterie Virtuelle
Le modèle commercial de la batterie virtuelle comporte plusieurs conditions importantes à garder en tête :
- Changer de fournisseur d’électricité
il faut généralement souscrire à l’offre spécifique d’un fournisseur alternatif qui propose la batterie virtuelle, ce qui veut souvent dire quitter votre fournisseur historique (EDF, Engie, etc.) pour un nouveau fournisseur qui deviendra à la fois votre fournisseur d’électricité et de batterie virtuelle. Un changement généralement sans frais ni coupure (grâce au Linky), mais qui implique de passer sur la grille tarifaire du fournisseur.
Certains alignent leurs prix du kWh sur le tarif réglementé EDF, d’autres peuvent être un peu plus chers ou avoir un abonnement mensuel plus élevé. Nous y reviendrons dans le comparatif des offres.
- Pas de revenus de revente ni de prime de l’État
Opter pour une batterie virtuelle exclut la possibilité de signer un contrat de revente du surplus à EDF Obligation d’Achat. Donc, vous ne touchez pas la prime à l’autoconsommation que l’État verse normalement aux installations jusqu’à 9 kWc (en 2025 de 80 €/kWc, soit jusqu’à 720 € au total pour 9 kWc).
Vous renoncez aussi au tarif d’achat subventionné du surplus (actuellement 4 cts €/kWh pour les nouveaux contrats depuis le 27 mars 2025). C’est logique : la batterie virtuelle remplace le schéma de vente du surplus par un schéma de « stockage ». En contrepartie, chaque kWh que vous auto-consommerez plus tard vous permet d’économiser environ 21 cts €/kWh sur votre facture (c’est-à-dire le prix d’un kWh réseau classique).
Il faut donc comparer ce gain à la prime perdue et aux frais du service pour juger de la rentabilité.
- Des frais d’acheminement sur l’énergie restituée
Même si votre électricité est votre production, l’utiliser via une batterie virtuelle implique de la faire transiter par le réseau. Et en France, le transport d’électricité est soumis à des frais (TURPE, etc.). En mai 2025, les frais d’acheminement (TURPE, taxes, etc.) s’élèvent à 0,0996 € TTC par kWh.
La majorité des offres de batteries virtuelles refacturent donc ce montant chaque fois que vous consommez un kWh stocké virtuellement. Parfois, ce coût est inclus dans l’abonnement du service ; d’autres fois, il est facturé à l’usage – vous le verrez alors apparaître ligne par ligne sur votre facture, selon les kWh “déstockés”.
Concrètement ? Vous ne payez pas votre propre électricité, mais vous payez pour qu’elle vous revienne. Ce surcoût grignote une partie de vos économies.
Si, par exemple, vous évitez d’acheter un kWh à 0,2016 € TTC (tarif d’Urban Solar Energy), mais que vous payez 0,0996 € de frais pour le récupérer, vous économisez réellement 0,102 €. Autrement dit, vous conservez environ 50 % de la valeur de votre production.
- Abonnement du service
La batterie virtuelle a soit un abonnement mensuel, soit un coût annuel, que l’on paie indépendamment de sa consommation. Ce coût peut être fixe ou proportionnel à la capacité de stockage choisie. Par exemple, telle offre peut coûter 10 €/mois pour 600 kWh de capacité, une autre 1 €/mois par kWc installé, etc. Nous allons détailler ces coûts par fournisseur plus loin.
- Limites éventuelles de stockage et validité
Techniquement, le réseau est infini, mais commercialement certains fournisseurs limitent la capacité de votre batterie virtuelle. Par exemple, MyLight150 dans l’une de ses offres (MySmartBattery) propose des paliers (100 kWh, 300 kWh, 600 kWh… jusqu’à 10 000 kWh). Voir la grille officielle MySmartBattery – MyLight150, mise à jour février 2025 (PDF).
Si vous dépassez, le surplus en trop part gratuitement sur le réseau sans compensation.
MyLight150 propose une autre offre (MyBattery) quasiment identique à celle d’Urban Solar : une batterie virtuelle sans limite de capacité ni de durée, avec un abonnement mensuel de 1 €HT/kWc, un coût initial de mise en service, et une facturation des frais d’acheminement (0,0996 €TTC/kWh aujourd’hui) s’appliquant aux kWh déstockés de la batterie virtuelle. La durée illimitée du stockage virtuel permet ainsi de stocker virtuellement de grandes quantités d’énergie durant l’été, et d’en bénéficier l’hiver par le déstockage. Informations issues de la fiche officielle MyBattery – MyLight150, consultée en mai 2025.
D’autres, comme Urban Solar, annoncent une capacité illimitée. De même, la durée de validité des kWh stockés peut varier : Urban Solar permet de conserver son crédit d’été vers l’hiver suivant sans limite temporelle. Avec l’offre JPME, c’est très flou. N’hésitez pas à vérifier dans leurs CGV ou à leur F.A.Q.
Batterie virtuelle, batterie physique ou revente : que choisir ?

Maintenant, prenons du recul. Si vous avez des panneaux solaires, trois grandes options s’offrent à vous pour gérer le surplus :
- Le contrat de revente du surplus à EDF OA (Obligation d’Achat) : vous vendez chaque kWh non consommé à EDF pour quelques centimes et vous touchez la prime à l’autoconsommation. Consultez ici notre article dédié pour suivre l’évolution des montants et conditions, mis à jour.
- La batterie physique (stockage domestique) : vous achetez une batterie physique pour stocker le surplus localement.
- La batterie virtuelle : comme décrite plus haut, vous stockez virtuellement via un fournisseur.
Chaque solution a ses avantages et inconvénients. Voici un comparatif franc et direct pour vous aider à y voir clair :
Revente du surplus à EDF OA
C’est la voie classique : on revend le surplus à EDF OA. Le problème, c’est le tarif de 4 centimes par kWh, avec une prime à l’investissement divisée par deux depuis mars 2025. L’avantage, c’est la stabilité et la simplicité d’un contrat garanti 20 ans.
Batterie physique : autonomie accrue, mais investissement lourd
Stocker chez soi le surplus grâce à une batterie physique permet de consommer sa propre énergie, y compris en cas de coupure réseau. Mais le prix d’achat reste un frein pour beaucoup de particuliers (même si des solutions récentes comme la SunPower Reserve permettent d’obtenir une batterie 10 kWh avec backup intégré et garantie 10 ans, adaptée à tous les types d’installations).
Un choix pertinent pour les foyers qui veulent maximiser leur autonomie et profiter d’une alimentation de secours en cas de coupure de courant (attention tout de même, tous les modèles n’ont pas la fonctionnalité backup).
Batterie virtuelle : promesse d’optimisation sans achat, mais attention aux conditions
La batterie virtuelle permet de « mettre de côté » son surplus sur le réseau pour l’utiliser plus tard, sans matériel coûteux ni entretien. Contrairement à la batterie physique qui est tournée sur l’autonomie, la virtuel est plus orientée sur la rentabilité. Vous maximisez vos économies pour quelques euros par mois, mais il faut accepter de changer de fournisseur et rester attentif aux conditions du contrat parfois complexes (frais, pérennité de l’offre, etc.).
Comparatif des offres de batteries virtuelles en 2025
En France, début 2025, trois fournisseurs se partagent le marché naissant des batteries virtuelles pour particuliers : MyLight Systems (mylight150), Urban Solar Energy, et JPME (Je Produis Mon Électricité).
D’autres grands fournisseurs historiques comme EDF ou Engie ne proposent pas (encore) de solution équivalente grand public – EDF mène bien un projet pilote appelé EVVE, mais rien de commercialisé à l’échelle résidentielle pour l’instant.
Chaque offre a ses spécificités en termes de coût, de fonctionnement et de conditions.
Nous vous avons réalisé un tableau comparatif synthétique des points clés, suivi de détails pour chaque fournisseur :
Détaillons chaque offre pour bien comprendre :
MyLight150
MyLight Systems (renommé Mylight150) est un pionnier français du suivi énergétique, présent depuis 2014.
1. Offre MySmartBattery
MySmartBattery est l’offre historique de MyLight150. Elle repose sur l’installation d’un boîtier intelligent à côté de votre compteur, permettant un suivi fin de votre production et de votre stockage virtuel.
- Abonnement mensuel : de 15 à 189 €/mois selon la capacité choisie (100 à 10 000 kWh)
- Frais d’acheminement : inclus dans l’abonnement, sans surcoût à l’usage
- Boîtier à prévoir : 2 000 à 4 000 € ( même sans batterie virtuelle, un boîtier de protection AC est nécessaire, MyLight le fournit en version « intelligente », donc ce coût « remplace » partiellement un matériel obligatoire sur une installation photovoltaïque, si celle-ci est réalisée au même moment bien sûr.)
- Capacité modulable : ajustable à tout moment, rétrogradable après 12 mois
- Stockage annuel par défaut : non limité dans le temps tant que vous restez client
Ajoutez aussi votre abonnement d’électricité classique chez mylight150 (19,69 € par mois pour 9 kVA au 1er février 2025), un peu plus cher qu’EDF Bleu (17,27 € au 1er février 2025) mais les tarifs du kWh sont alignés sur le tarif réglementé (0,21 €/kWh HP, 0,17 €/kWh HC).
MySmartBattery crédite/débite donc vos kWh selon la capacité choisie. Si vous avez mal calibré cette capacité (trop basse ou trop haute), vous pouvez changer d’offre sans frais pour passer au palier supérieur ou inférieur. Si vous dépassez la capacité (par ex. vous avez 600 kWh de crédit max et vous en produisez 650 avant d’en consommer), l’excédent est simplement injecté gratuitement sur le réseau (pas de facturation négative).
Si vous dépassez trop fréquemment, il vaut mieux envisager de passer au palier suivant, possible à chaque mois suivant. Attention à bien réfléchir car vous ne pourrez rétrograder que 12 mois plus tard.
MyLight150 n’impose pas d’engagement long, mais techniquement l’installation du boîtier dédié et la prime perdue font qu’il vaut mieux partir pour quelques années avec eux.
L’investissement initial du boîtier reste aussi un frein : il faut intégrer ces milliers d’euros dans le projet solaire.
1. Offre MyBattery
MyLight150 propose une autre offre de batterie virtuelle appelée MyBattery, similaire à celle d’Urban Solar qui permet un stockage illimité de l’énergie solaire sans limite de durée et sans boitier supplémentaire.
- Abonnement mensuel : 1 € HT par kWc installé
- Frais de mise en service : 179 € TTC
- Frais d’acheminement : facturés à l’usage (0,0996 € TTC/kWh en option Base)
- Stockage : illimité dans le temps et en volume
Cette solution ne nécessite aucun matériel supplémentaire, seulement une souscription à l’offre et à MyLight150 comme fournisseur d’énergie.
Urban Solar Energy
Urban Solar Energy est un fournisseur d’électricité verte apparu en 2018. Leur offre de Stockage Virtuel est la suivante :
- Pas de limite de volume : vous pouvez stocker autant de kWh que vous voulez.. Que vous ayez 3 kWc ou 9 kWc de panneaux, toute production non autoconsommée est prise en compte
- Pas de limite de durée : « Vous pouvez stocker l’été et consommer l’hiver » est leur slogan. Ils procèdent juste à un décompte mensuel automatique pour suivre votre solde, via les relevés Linky mensuels. Votre surplus en fin de mois est reporté le mois suivant
- Sans engagement : le contrat est résiliable à tout moment sans pénalité
- Option de portabilité : possibilité d’autoconsommer à distance sur une autre propriété les kWh stockés
Côté coûts, Urban Solar facture un frais de raccordement fixe de 299 € TTC lors de l’activation du service. Ça couvre la paperasse Enedis et la mise en service de la batterie virtuelle.
Ensuite, le coût du service est simplement de 1,06 € TTC par mois par kWc installé. Autrement dit, si vous avez 6 kWc de panneaux, vous payez 6,33 € TTC par mois. Si vous n’en avez que 3 kWc, ce sera 3,17 € TTC/mois.
À cela s’ajoute bien sûr l’abonnement d’électricité normal chez Urban Solar (~16,9 € par mois pour 9 kVA base, similaire à EDF) et le tarif des kWh consommés (0,2516 €/kWh en option Base en 2025, ou identique à EDF en HP/HC). Les frais d’acheminement sont, eux, facturés à l’usage :
- Base : 0,0996 €TTC/kWh
- HP : 0,10092€TTC/kWh
- HC : 0,08328 €TTC/kWh
Ils seront indiqués sur votre facture mensuelle, correspondant aux kWh « déstockés » depuis la batterie virtuelle.
En termes d’installation, aucun boîtier spécial n’est requis (le Linky suffit). Le délai de mise en place peut être de 3 à 6 mois principalement à cause d’ENEDIS qui doit activer le mode de suivi nécessaire, un peu de patience donc. Une fois activé, tout est censé fonctionner automatiquement sans intervention.
JPME
JPME, acronyme de “Je Produis Mon Électricité”, était initialement une société d’installation photovoltaïque qui s’est lancée dans la fourniture d’énergie et le stockage virtuel.
Elle propose une solution de batterie virtuelle, appelée l’E-batterie. Cette offre nécessite de souscrire à JPME en tant que fournisseur unique d’électricité.
- Fournisseur unique : L’offre E-batterie impose de devenir client JPME pour l’ensemble de votre fourniture d’électricité. Il n’est pas possible de conserver un autre fournisseur principal
- Stockage virtuel illimité : Le surplus de production est stocké virtuellement sans limite de capacité ni de durée
- Utilisation différée du surplus : L’énergie stockée peut être utilisée ultérieurement, notamment lors de périodes de faible production solaire
- Frais d’activation : Un coût unique de 799 € TTC est requis pour l’activation de l’offre E-batterie
- Pas d’abonnement mensuel : Une fois l’offre activée, aucun abonnement mensuel n’est requis pour le service de stockage virtuel
- Frais d’acheminement : Des frais d’acheminement d’environ 0,06 €/kWh s’appliquent lors de la restitution de l’énergie stockée
- Tarifs de fourniture : Les tarifs de fourniture d’électricité sont alignés sur le Tarif Réglementé de Vente (TRV) avec une réduction de 5 %
La situation de JPME en 2025
Peu d’infos claires sont disponibles sur le fonctionnement exact de JPME (ils sont assez opaques, ce qui n’est jamais bon signe). De plus, JPME connaît de sérieux déboires : plusieurs centaines de plaintes de clients affirmant ne pas avoir reçu les paiements promis, au point que le Médiateur de l’Énergie et le GPPEP se sont saisis du dossier.
Une enquête de la DGCCRF (Répression des fraudes) est en cours fin 2024. Beaucoup rapportent un service client défaillant, et une difficulté à obtenir les grilles tarifaires à jour. Il est possible que JPME ait été dépassé financièrement par la flambée des prix de l’électricité en 2022-2023 et n’ait pu honorer ses promesses. La situation n’est toujours pas résolue à ce jour : l’entreprise reste active, mais la confiance est au plus bas. Prudence donc : si vous envisagez JPME, documentez tout et tournez-vous vers la médiation en cas de problème.
Etude de cas : famille type de 4 personnes
Pour illustrer concrètement les différences entre les options de valorisation du surplus solaire, nous avons réalisé une simulation basée sur une famille type de 4 personnes vivant à Montpellier.
L’installation étudiée comprend 8 kWc de panneaux photovoltaïques orientés plein sud, pour un investissement initial de 13 137,02 €TTC. Nous avons comparé 3 scénarios : la revente du surplus à EDF OA aux offres de batteries virtuelles Urban Solar et MyLight :
Avantages, limites et pièges du modèle de batterie virtuelle
Avantages
- Maximisation de l’autoconsommation
Le premier bénéfice, c’est d’augmenter fortement votre taux d’autoconsommation solaire. Au lieu de n’utiliser que 20-30% de votre production, vous pouvez en consommer 70-80% ou plus grâce au stockage virtuel.
- Aucun investissement matériel et pas d’entretien
Contrairement à une batterie physique, vous n’avez pas à débourser plusieurs milliers d’euros pour l’achat du matériel ni à vous soucier de son vieillissement. Pas de maintenance non plus car la batterie virtuelle est une solution “invisible” : tout passe par le compteur et le fournisseur.
- Capacité de stockage immense (saisonnier)
Le stockage virtuel permet de lisser votre production sur de longues périodes. Vous pouvez « stocker » le surplus sur plusieurs mois. Vous valorisez chaque kWh supplémentaire, sans gâchis, même si votre production dépasse largement vos besoins du moment.
- Souplesse du contrat (selon fournisseur)
Des offres comme Urban Solar étant sans engagement, vous pouvez tester sans grand risque. Si vous déménagez, vous pourrez arrêter simplement.
- Évolutivité
Si vos besoins changent, certaines offres s’adaptent (chez MyLight on peut changer de palier de capacité sans frais, attention toutefois aux conditions de rétrogradation). Vous pouvez aussi cumuler ça avec d’autres solutions (pilotage d’eau chaude, etc.) sans incompatibilité.
Limites à connaître
- Pas de secours en cas de panne réseau
Une batterie virtuelle ne vous fournit pas d’électricité en cas de coupure de courant. Si le réseau tombe, votre installation photovoltaïque ne produit plus rien également. Donc pour les sites sujets à des coupures de réseau fréquentes, ce n’est pas la bonne solution.
- Dépendance vis-à-vis du fournisseur
Avec la batterie virtuelle, la valorisation de votre surplus repose entièrement sur la fiabilité du fournisseur que vous aurez choisi. Si celui-ci augmente ses tarifs, ajoute des frais, ou pire fait faillite, vous pouvez y perdre. Certes, vous pourrez changer de fournisseur facilement si sans engagement, mais vous pourriez perdre vos crédits accumulés. Il faut être conscient que c’est un contrat commercial, pas un droit acquis sur 20 ans. La stabilité financière à long terme est moindre que le contrat OA qui lui est garanti 20 ans.
- Coût à long terme
Additionnez les abonnements sur 5, 10, 15 ans. Même modestes, ils s’accumulent. Si le prix du kWh réseau augmente fortement (fin de l’ARENH en 2026, explosion des prix prévisible), votre intérêt à autoconsommer sera accru mais le fournisseur pourrait ajuster ses prix d’abonnement à la hausse aussi.
- Risque de “perdre” des kWh
Selon les conditions, vous pourriez ne pas réussir à consommer tout ce que vous stockez. Chez JPME ces kWh seraient payés à tarif faible (pas perdus mais monétisés bas). Chez Urban/MyLight, ils seraient reportés sans limite, moins grave, sauf si vous quittez le service. Il faut aussi compter les frais d’acheminement comme une “perte” sur chaque kWh (40 % à 50 % de la valeur du kWh)
- Cas d’usage limités
La batterie virtuelle est surtout utile si vous avez beaucoup de surplus et beaucoup de consommation décalée. Si votre installation est petite et que vous consommez presque tout en journée, ça ne sert à rien. Si au contraire vous produisez énormément mais que vos besoins ultérieurs sont faibles (ex : résidence secondaire, ou gens peu présents le soir/hiver), vous n’allez pas récupérer grand-chose de ce surplus stocké – peut-être vaudrait-il mieux le vendre sous OA même à 0,04 €/kWh ? Il faut donc analyser votre profil.
- Complexité administrative
C’est mineur, mais signalons-le : pour passer sur batterie virtuelle, il y a quelques formalités (changer de contrat, faire la demande à Enedis via le fournisseur…). Rien d’insurmontable, mais ce n’est pas instantané. Et en sens inverse, repasser en vente du surplus implique aussi des démarches (et la perte de la prime si vous aviez renoncé initialement).
En résumé, les pièges principaux sont liés à la confiance envers le fournisseur et à la rentabilité réelle une fois tous les frais considérés. Il ne faut pas se laisser éblouir par le “0 perte, 100% autoconsommation” sans calculer les coûts et sans envisager les scénarios défavorables (fournisseur qui coule, etc.).
C’est d’ailleurs pour ça que nous comparons ces solutions en détail dans notre étude solaire gratuite, pour que vous puissiez décider en toute connaissance de cause !
À qui la batterie virtuelle convient, et à qui pas ?
La batterie virtuelle en autoconsommation solaire est une innovation astucieuse qui, en 2025, tombe à pic pour compenser la baisse des tarifs de rachat du solaire. Elle permet au particulier de tirer pleinement parti de ses panneaux sans investir une fortune dans une batterie physique. Cependant, elle n’est pas la solution miracle pour tout le monde.
Pour qui est-ce adapté ? Si vous êtes un particulier qui :
- Dispose d’une installation solaire avec un gros surplus régulier
- Ne veut pas s’encombrer d’une batterie physique pour des raisons de coût, de place ou de maintenance,
- Est prêt à changer de fournisseur d’électricité et à lire les petites lignes du contrat,
Alors la batterie virtuelle est clairement une option à envisager.
Si à l’inverse :
- Votre installation est petite et vous n’avez presque pas de surplus
- Vous avez du surplus mais vous n’avez pas énormément de besoins pour l’utiliser plus tard
- Vous cherchez la simplicité et la stabilité garanties (vous ne voulez pas avoir à surveiller si le fournisseur honore bien ses engagements ou si le contrat change),
- Vous n’êtes pas à l’aise avec le fait de changer de fournisseur d’énergie ou de confier votre production solaire à un tiers privé,
Alors peut-être que la batterie virtuelle n’est pas faîte pour vous. Dans ces cas, le contrat de revente classique, bien que peu lucratif maintenant, a le mérite d’être sûr et sans effort. Investir dans des solutions d’autoconsommation directe (pilotage d’appareils, ballons d’eau chaude intelligents, etc.) peut aussi permettre de consommer plus sur le moment et réduire votre surplus.
Enfin, n’oublions pas que la batterie virtuelle, comme toute offre énergétique, doit être choisie après un calcul personnalisé. Estimez combien de kWh vous pourriez réellement stocker et récupérer sur un an, multipliez par le gain par kWh et comparez au coût du service.
La batterie virtuelle est donc un formidable outil pour qui en comprend les mécaniques et s’y retrouve en terme de profil de consommation. Elle est particulièrement intéressante en 2025 pour contrer la faible rémunération du surplus. Toutefois, gardez les yeux ouverts sur les conditions contractuelles et privilégiez des acteurs solides et transparents. En étant bien informé (ce que vous êtes maintenant !), vous avez toutes les cartes en main pour faire le bon choix.
Dans notre étude solaire gratuite, nous vous proposons un comparatif personnalisé entre la revente du surplus EDF OA, la batterie virtuelle Urban Solar et MyLight, pour que vous puissiez chiffrer concrètement l’option la plus avantageuse selon votre situation.
Enfin, même si la batterie physique demande un investissement plus conséquent, c’est la solution la plus robuste pour ceux qui veulent garantir une alimentation continue, notamment avec des modèles récents comme la SunPower Reserve.
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