Vers une baisse des factures d’électricité en 2026 ?

Le gouvernement français promet une éclaircie sur la facture d’électricité en 2026, après plus d’une décennie de hausse continue des tarifs pour les ménages. Ce nouvel élan s’appuie sur un vote récent du Sénat visant à rééquilibrer la fiscalité énergie en faveur de l’électricité, le samedi 29 novembre dernier.

Au cours des dernières années, les factures d’électricité ont atteint des sommets, poussées par la hausse du tarif réglementé de vente (TRV), le tarif bleu d’EDF, et la fin progressive du bouclier tarifaire.

Dans un précédent article, nous avions retracé l’évolution du prix de l’électricité jusqu’en 2026. Après ces envolées, l’année 2025 avait enfin offert un répit : le 1ᵉʳ février 2025, le TRV a baissé de 15 % (une première depuis des années), suivie d’une légère baisse supplémentaire d’environ 2 % au 1ᵉʳ août 2025.

Des baisses minimes, car dans le même temps l’abonnement annuel augmentait d’environ 12 %. Concrètement, le kWh en option Base est passé d’environ 0,256€ en 2022 à 0,152€ fin 2025, ce qui reste élevé par rapport aux attentes des consommateurs.

Face à cette situation, les pouvoirs publics affichent désormais une priorité claire : faire baisser le prix de l’électricité dès 2026. Le Premier ministre Sébastien Lecornu a récemment érigé l’énergie au rang des « priorités absolues » de son gouvernement, avec en tête de liste l’objectif de réduire la facture d’électricité des Français. *

Deux axes complémentaires émergent : une action immédiate sur la fiscalité pour faire baisser les tarifs dès l’an prochain, et une stratégie de long terme sur le mix énergétique national.

Le plan du gouvernement : jusqu’à –10 % sur la facture en ciblant les taxes

gouvernement plan urgence electricite

Le 25 novembre 2025, Matignon a confirmé travailler sur un plan d’urgence pour alléger la facture d’électricité qui pourrait atteindre –10 %.

Concrètement, Sébastien Lecornu a demandé au ministre de l’Économie (Roland Lescure) de lui proposer des « scénarios de baisse du prix de l’électricité » pour les particuliers. Selon les premières informations, la piste privilégiée consiste à agir sur les taxes intégrées au prix final, en particulier l’accise sur l’électricité (ex-CSPE).

Une réduction significative de cette taxe pourrait se traduire rapidement par une diminution du montant TTC payé par les usagers, sans toucher à la part énergie du tarif. En revanche, une baisse de la TVA sur l’électricité est pour l’instant écartée : jugée trop coûteuse et peu efficace, cette option est défendue par l’opposition mais considérée comme une « fausse bonne idée » par le gouvernement.

L’objectif affiché est double : redonner du pouvoir d’achat aux ménages et renforcer la compétitivité des entreprises françaises, notamment les PME, également touchées par les tarifs élevés.

Que peut-on attendre de ces nouvelles mesures ?

Les premières mesures envisagées incluraient par exemple une baisse ciblée de certaines charges pour les professionnels, pouvant alléger leurs coûts de 5 à 7 € par MWh. Du côté des particuliers, une baisse supplémentaire de 5 à 10 % de la facture finale est espérée. Si elle se concrétise, elle représenterait une économie de plusieurs dizaines d’euros par an pour un foyer moyen, selon les estimations.

Naturellement, réduire les charges sur l’électricité n’est pas sans contrepartie pour l’État. « Si vous baissez les taxes sur l’électricité, il faudra compenser par ailleurs » a souligné Sébastien Lecornu, conscient de l’impact budgétaire d’un tel geste.

Le gouvernement se montre donc prudent : il s’agit de trouver un équilibre entre le soutien immédiat aux consommateurs et la préservation des comptes publics. Cela pourrait impliquer de transférer la charge sur d’autres recettes ou économies, ou de n’opérer qu’une baisse temporaire et ciblée des taxes.

Parallèlement, le plan gouvernemental intègre un volet stratégique à moyen/long terme. Pour maintenir durablement des prix de l’électricité abordables, l’exécutif mise sur un grand plan d’investissements dans le parc de production.

D’une part, la pérennisation et la modernisation du parc nucléaire français, et d’autre part, le développement massif des énergies renouvelables (solaire, éolien…).

En somme, l’État veut agir à la source (coûts de production) tout en allégeant la facture finale via la fiscalité, afin que la détente récente des prix de gros en Europe se répercute enfin dans le porte-monnaie des Français.

Le Sénat transfère une partie des taxes du gaz vers l’électricité

Alors que le gouvernement planche sur ses mesures, le Parlement s’est également saisi du sujet dans le cadre du projet de loi de finances 2026. Profitant des débats budgétaires de fin d’année, la majorité de droite au Sénat a fait adopter un amendement majeur visant à réduire la fiscalité sur l’électricité tout en augmentant celle sur le gaz.

Voté dans la nuit du samedi 29 novembre, ce dispositif prévoit une « convergence progressive des accises » entre ces deux énergies d’ici 2030, avec un principe simple : alléger la taxe sur l’électricité (pour encourager son usage, plus écologique et domestique) et relever celle sur le gaz naturel (énergie fossile importée).

Le rapporteur général du budget, le sénateur LR Jean-François Husson, explique l’objectif de cette mesure : « accompagner la transition énergétique et l’électrification des usages » en incitant davantage de Français à se chauffer à l’électricité plutôt qu’au gaz.

Selon lui, le prix du gaz actuel est « très bas » et ne reflète pas son coût environnemental ni la dépendance aux importations, d’où l’idée de rééquilibrer les charges au profit de l’électricité.

Il souligne également que la France bénéficie d’atouts (nucléaire, renouvelables) pour offrir une électricité compétitive et souveraine, alors que le gaz présente une vulnérabilité géopolitique (comme on l’a vu avec la crise du gaz russe).

Quel impact sur les factures d’énergie ?

hausse prix du gaz baisse prix electricite 1er janvier 2026

Si cette réallocation des taxes est conservée dans le budget final, ses effets se feraient directement sentir sur les factures des ménages.

D’après les chiffres avancés au Sénat, l’amendement pourrait se traduire par :

  • une baisse d’environ 11 à 45 € par an sur la facture d’électricité d’un foyer, selon son niveau de consommation (soit entre –1 et –4 € par mois).
  • En contrepartie, les usagers chauffés au gaz subiraient une hausse de l’ordre de 12 à 80 € par an (soit +1 à +6 € par mois) sur leur facture de gaz naturel.

Ces montants restent des moyennes estimatives : un ménage tout-électrique y gagnerait d’autant plus qu’il consomme beaucoup d’électricité, tandis qu’un foyer chauffé exclusivement au gaz verrait sa note s’alourdir d’autant plus que ses usages gaz (chauffage, eau chaude, cuisson) sont importants.

Il est à noter que cette mesure de « vases communicants » serait neutre pour les finances publiques d’après la commission des Finances du Sénat. En effet, la perte de recettes liée à la baisse de l’accise serait intégralement compensée par le surplus de recettes provenant de la hausse sur le gaz.

L’État n’aurait donc pas à débourser un euro de plus ou de moins dans l’immédiat ; c’est un transfert de charge entre catégories de consommateurs. Cette neutralité budgétaire a d’ailleurs conduit le gouvernement à accueillir prudemment l’amendement : le ministre de l’Économie Roland Lescure a rendu un « avis de sagesse » sur la proposition, estimant qu’elle a « beaucoup de sens » sur le principe. Il salue la volonté du Sénat de favoriser une énergie décarbonée et locale (l’électricité française) au détriment d’une énergie carbonée et importée (le gaz).

Toutefois, il reste réservé sur l’exécution, soulignant qu’il faudra « mieux financer la baisse des accises à l’avenir » sans pénaliser excessivement les ménages chauffés au gaz. En clair, l’idée est bonne, mais les modalités pourraient évoluer lors de la suite de la navette parlementaire.

Réactions contrastées et débat d’équité

Comme souvent en matière de fiscalité énergétique, la mesure suscite des avis divergents. Du côté de la droite sénatoriale, on défend un amendement d’avenir, aligné sur les objectifs écologiques et l’indépendance énergétique de la France.

Augmenter progressivement la taxation du gaz est vu comme un signal prix cohérent avec la nécessité de décarbonation (le gaz étant une énergie fossile) et comme un levier pour inciter les ménages à opter pour des systèmes électriques (pompes à chaleur, etc.), d’autant plus si l’électricité baisse en parallèle.

Les défenseurs soulignent que seuls 8 % des particuliers, surtout en milieu rural, se chauffent principalement au gaz ; de plus, le fioul et le GPL ne sont pas concernés par la hausse de taxe, pour ne pas pénaliser les zones où ils restent les seuls choix possibles.

À gauche en revanche, l’opposition est frontale. Les sénateurs socialistes ont voté contre, dénonçant une mesure injuste pour les ménages modestes se chauffant au gaz « par contrainte plus que par choix ». Le chef de file PS, Thierry Cozic, rappelle que de nombreux logements sociaux et anciens sont chauffés collectivement au gaz : faire peser sur ces foyers une nouvelle hausse de facture serait ressenti comme punitif, d’autant qu’ils n’ont souvent pas les moyens financiers de changer de mode de chauffage rapidement.

Même certains élus du centre (groupe Indépendants) émettent des réserves, craignant de « toucher toute une population qui n’a rien demandé » et proposant plutôt de financer la baisse de l’électricité par d’autres recettes (par exemple, réduire certaines subventions aux énergies renouvelables) plutôt que par les particuliers au gaz.

Le débat au Parlement est donc aussi social que climatique : comment accélérer la transition vers des usages électriques sans accroître la précarité énergétique de certains ménages ? Le gouvernement, de son côté, devra arbitrer ces questions dans un contexte budgétaire serré et un calendrier législatif incertain.

Quels changements concrets peut-on attendre ?

Assemblée nationale

À ce stade, l’issue exacte de ces annonces et votes reste suspendue aux discussions parlementaires et aux choix de l’exécutif.

Le budget 2026 n’est pas encore définitivement adopté : l’amendement voté par le Sénat devra être confirmé (ou modifié) lors de la suite de la navette budgétaire, et rien ne garantit qu’il survivra dans le texte final.

Le gouvernement pourrait aussi, en cas de blocage, recourir à une loi de finances spéciale ou à d’autres mécanismes pour faire passer son budget, quitte à remanier certaines mesures fiscales. Néanmoins, le simple fait que l’énergie s’impose comme un sujet transversal de compromis (ou de confrontation) indique qu’un soulagement des factures d’électricité en 2026 est sérieusement envisagé au plus haut niveau de l’État.

Concrètement, si ces orientations aboutissent, les Français pourraient voir une réelle différence sur leur facture dans les prochains mois. La prochaine évolution du TRV interviendra au 1er février 2026, et sans dispositif particulier, elle reflétera les coûts de marché et la nouvelle méthode de calcul post-ARENH.

Or, les marchés de gros ont reflué par rapport aux pics de 2022. Si cette tendance modérée se maintient, et qu’en parallèle l’État réduit l’accise (ou autre taxe) comme promis, on pourrait assister à une baisse notable du tarif réglementé début 2026.

À titre illustratif, une diminution de 5 à 10 % sur le kWh réglementé ferait repasser le tarif base d’environ 0,20 € actuellement vers 0,18 € TTC, retrouvant un niveau plus soutenable pour les ménages. Pour un foyer électrique moyen, ça représente une économie appréciable, surtout après une décennie de hausses ininterrompues.

En France, l’État souhaite donc orienter les consommateurs vers une énergie plus verte et nationale, tout en évitant de reproduire le schéma du bouclier généralisé (jugé financièrement intenable à long terme). À l’avenir, on peut anticiper des dispositifs plus ciblés pour protéger les ménages vulnérables en cas de nouvelle envolée des prix (chèque énergie revalorisé, tarification spéciale), plutôt qu’un blocage général des tarifs.

Mais la meilleure parade pour les particuliers restera de maîtriser leur consommation et de produire leur propre énergie si possible. Comme nous l’avions évoqué précédemment, l’autoconsommation solaire constitue la solution la plus durable pour neutraliser en partie l’impact des hausses du TRV.

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En équipant son logement de panneaux photovoltaïques, un foyer peut diminuer ses achats d’électricité au tarif du réseau, et ainsi moins s’exposer aux fluctuations de prix. Couplé à des usages pilotés intelligemment (par ex. chauffer son eau ou recharger un véhicule aux heures creuses ou en journée solaire), le solaire permet de faire baisser la facture tout en s’alignant sur les objectifs de transition énergétique.

Verdict pour 2026

Sur le papier, 2026 pourrait marquer une stabilisation, voire une baisse du tarif réglementé de l’électricité en France. Les prix de gros ont reculé depuis les pics de 2022 et l’État parle d’alléger certaines taxes. Donc oui, une baisse du kWh est possible lors de la révision du 1er février 2026.

Mais il faut comprendre un point clé : la facture finale ne dépend pas seulement du prix du kWh. À partir du 1er janvier 2026, la 6ᵉ période des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) entre en vigueur avec une hausse des obligations de +27 % pour les fournisseurs. Concrètement, ces obligations représentent plusieurs milliards d’euros supplémentaires à financer chaque année, et les fournisseurs n’ont pas de magie : ils répercutent ce coût sur les factures des ménages.

Résultat probable : une augmentation d’environ 50 € par an pour beaucoup de foyers dès 2026, selon plusieurs estimations relayées par la presse et des associations de consommateurs.

Donc le scénario réaliste aujourd’hui, ce n’est pas “2026 = baisse nette”. C’est plutôt : une baisse éventuelle du tarif… compensée en partie (ou totalement) par la hausse liée aux CEE.

Autrement dit, même si le gouvernement réussit à faire baisser une composante de la facture, une autre composante augmente au même moment. On détaille d’ailleurs cette réforme et ses effets dans notre article dédié : CEE 2026 : gros changements à venir pour vos travaux énergétiques.

Et c’est là que ça devient sérieux : si vous restez totalement dépendant du réseau, vous subissez mécaniquement toutes les décisions extérieures.

Mais parce que le prix final de l’électricité est piloté par des éléments que vous ne contrôlez pas : fiscalité, dispositifs publics, objectifs climatiques, marché des CEE, coûts d’acheminement… Tout ça peut évoluer d’une année sur l’autre. Et à chaque fois, c’est votre facture qui s’ajustera.

La seule manière de réduire vraiment ce risque, c’est de produire une partie de votre électricité chez vous, en autoconsommation.

Même sans batterie, chaque kWh que vous autoconsommez est un kWh que vous n’achetez pas au tarif du moment. Et plus votre part d’autoconsommation augmente, plus vous réduisez votre exposition aux hausses futures, qu’elles viennent du TRV, des taxes, ou des CEE.

En clair : 2026 ne garantit rien. Mais elle rappelle une chose simple : la meilleure protection, c’est de reprendre une partie de votre consommation en main !

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